Halte à la folle spirale
des dépenses de la ville de Poissy !
Allocution prononcée lors du Conseil Municipal du 14 avril 2010,
reprenant les éléments chiffrés remis par les services administratifs et financiers de la ville de Poissy.
"Le budget 2010 de la ville de Poissy présenté ce jour mercredi 14 avril laisse apparaître la perspective fiscale de la fin de mandature, qui ne peut que s’avérer douloureuse pour les pisciacais.
De quoi est-il question ? Pour faire simple, d’une part des recettes de contributions directes qui stagnent et d’autre part des dépenses qui s’envolent.
Ainsi, par rapport à 2009, la progression des dépenses de fonctionnement prévues en 2010 se fera avec un bond de près de 11,50% à plus de 7 millions d’Euros.
La différence par rapport à 2007 s’établira donc à plus de 14 millions d’Euros, alors que parallèlement, les recettes directes ne progresseront que de 4 millions d’Euros durant la même période, soit un écart de plus de 10 millions d’Euros.
Avec cette politique de fuite en avant, la réserve laissée par la précédente équipe aura fondu comme neige au soleil et il va falloir sans conteste revoir la fiscalité locale dans les prochaines années, ce rien qu’au regard de la seule évolution - phénoménale - de la masse salariale.
En effet, 2010 prévoit d’avoir une dépense de salaires et charges de 32.6 mE contre 27.6 en 2007, soit une progression de +5 millions.
Le cumul (calculé sur la fin de la mandature jusqu’en 2014) nous donne un supplément de 25 millions d’euros (5 millions x 5 années) par rapport à une progression plus « normale ». Dans une récente tribune libre je l’avais estimé à 20 millions, malheureusement j’avais visé un peu trop court…
Car, avec des effectifs d'agents municipaux augmentés de +7,5%, et ce n’est pas terminé ( !), ces dépenses seront malheureusement récurrentes !
La masse salariale n’est cependant qu’une partie de ces importantes évolutions, car à regarder le poste « dépenses à caractère général », la progression en montant lui est semblable : +5 millions.
Alors Monsieur le Maire, comment allez-vous financer toutes ces dépenses si ce n’est en augmentant de manière substantielle les taxes locales ?
Vous aurez beau tenter de vous retrancher derrière le prétexte de la réforme de la taxe professionnelle, vous n’aurez cependant aucune excuse d’avoir laissé filer et même alourdi les dépenses de la ville alors que vous connaissiez pertinemment l’évolution des recettes de la ville, de toute façon en stagnation, crise économique aidant.
En se basant sur les recettes des taxes foncières et d’habitation, dont le total annuel s’établit à 19,5 millions d’euros, il faudrait les augmenter au minimum de 10 % tous les ans pendant trois ans, peut-être quatre, pour arriver à financer cette frénésie de dépenses.
Peut-être allez-vous le faire en une seule fois, en 2011, pour ne pas obérer vos chances aux Législatives de 2012, pensant sans doute que les pisciacais auront oublié ou avalé la pilule ? Ou peut-être attendrez-vous 2012 alors que la pression de l’équilibre budgétaire sera devenue tellement forte qu’au pied du mur – que dis-je, du gouffre - il ne sera plus possible de faire autrement.
Ou peut-être allez-vous solliciter les banques pour obtenir des prêts ? Mais attention les charges financières prévues à plus de 2,7 millions d’euros vont déjà quasiment doubler par rapport à 2009 !
Voire les deux, augmentations d’impôts et prêts bancaires, puisqu’il faudra sans doute faire feu de tout bois pour tenter de maîtriser une machine devenue insatiable, trop bien huilée par pléthore d’effectifs et de dépenses « à caractère général » et de « gestion courante ».
Donc halte à la folle spirale des dépenses ! Halte aux pratiques d’apprenti-sorcier !
La grande question est de savoir quelles marges de manœuvre vous laisserez à votre successeur en 2014, car avec une gestion aussi effroyable, il serait catastrophique de la maintenir à l’occasion d’une autre mandature."
Le vote de l'augmentation des tarifs d'entrée à la piscine de plein air serait-il annonciateur des augmentations de taxes locales ? J'y reviendrai dans un prochain article.