À tous les tartufes qui vont dire : « Vous n’avez pas honte d’appeler à une Journée sans achat alors que le monde est en crise ? », il faut rappeler que le plus sûr moyen d’aggraver la crise est de continuer dans la fuite en avant du consumérisme. Et si au contraire on profitait de la crise pour s’arrêter et réfléchir sur ses besoins réels et les achats que nous faisons ?
Ce dimanche 28 novembre, c’est la Journée internationale sans achat, faisons un geste symbolique : cessons d’acheter. Fêtons la Journée sans achat, avec une bonne bouteille, achetée la veille, bien entendu...
Le pouvoir de dire non ?
Aujourd’hui, le caddie est devenu un véritable totem dans les sociétés occidentales. Notre niveau de satisfaction dépend généralement de son niveau de remplissage et nous lorgnons toujours avec envie sur les caddies plus remplis que le nôtre. J’achète donc je suis : c’est le credo des accros de la carte de crédit.
Pour tout ceux qui en ont assez de faire partie de cette société de surconsommation, un rendez-vous va devenir incontournable : la journée sans achats.
C’est une journée symbolique dont le mot d’ordre est de ne rien acheter et de réfléchir à ce que signifie réellement la société de consommation.
De nos jours l’être humain est trop souvent réduit à une seule dimension, celle du consommateur. C’est la négation pure et simple de notre humanité. Mais quoi qu'en pensent les publicitaires et les vendeurs en recherche de chiffre d'affaire, nous ne nous réduisons pas à un porte-monnaie. Nous avons aussi une dimension spirituelle, culturelle et philosophique qui font notre richesse d'être humain.
La journée sans achats, c’est un instant privilégié pour nous interroger non seulement sur nos droits, mais surtout sur nos devoirs et nos responsabilités. Consommer n’est pas notre unique destinée d’acteur social ni notre raison d’être dans la société.
Si nous pouvons librement décider où et à quel prix nous passerons à la caisse, il faut aussi se pencher sur l'origine des produits, en allant jusqu'à estimer leur bilan carbone et social en l'absence d'étiquetage simple et clair. Car désormais, plus personne ne peut éluder l'impact du déséquilibre entre importations et exportations sur notre tissu industriel et nos emplois.
Questionnons-nous aussi sur le microcosme français. Prenez l'exemple des panneaux photovoltaïques : en France, vous les trouvez à quasiment trois fois le prix que celui proposé en Allemagne. L'effet des aides s'estompant à partir du 1er janvier 2011, peut-être reviendrons-nous à des tarifs plus raisonnables ?
Les autres exemples sont nombreux, avec des intermédiaires toujours plus avides, maintenant une pression énorme sur des producteurs au seuil de la rupture financière. Certains agriculteurs, les arboriculteurs et les laitiers français en savent quelque chose.
Il est vrai que pour ne rien acheter, le dimanche est censé être plus facile. Mais Noël approchant, les magasins seront ouverts en plus grand nombre.
Et n’oublions pas internet, ouvert 24h/24, 7j/7…
La journée risque d'être dure pour certains...