VIDEO-SENTINELLE,
UN BUDGET
Les échanges ont fait rage sur le web au sujet de la pétition menée à nouveau ce week-end par certains acteurs politiques locaux. Outre le fait que je "déconne" en n'allant pas signer cette pétition, ce qui m'a assez amusé à vrai dire, et en laissant de côté tous les commentaires un peu acerbes qui ne mènent pas loin, j'en retiens toutefois un fait à propos du coût et du budget.
Coût d'installation. Budget de fonctionnement.
Il est utile de rappeler que, sur le principe, je suis pour la vidéo-sentinelle. Le terme employé a son importance puisqu'il manque avant tout la définition du concept, ou plutôt sa mise en application sur le terrain, avec les priorités qui lui seront données. C'est ce qui va déterminer l'ensemble des moyens qui devront être mis en oeuvre.
Commençons par les objectifs :
- sont-ils de suivre en direct les flux de personnes, simultanément, de manière décalée ?
- sont-ils l'outil pour aider les forces publiques à interpeller les voyous en flagrant délit ?
- ou au contraire, sont-ils seulement le support pour "refaire le match" après des évènements ?
Sur les emplacements, faut-il uniquement des caméras en lieux fixes ? Le délinquance étant mouvante par nature, faut-il des caméras "mobiles", mobilisables et transférables rapidement ? Probablement.
A ces principaux paramètres, il y en a d'autres, les impacts et les conséquences en terme d'exploitation et de gestion sont évidemment différents.
Si l'on retient une cinquantaine de caméras, ce qui est important, les éléments financiers estimés seraient de cet ordre :
Coût d'acquisition et d'installation des caméras : 50 x 7 KE = 350 KE
Coût de maintenance et de remplacement (à Sartrouville, elles sont dégradées régulièrement) : 20% par an
Serveur de stockage des images : 30 KE
Une partie de ces coûts peuvent être pris en charge par le fonds gouvernemental, à hauteur de 50%.
Mais la plus grande partie des coûts sont dans l'exploitation au quotidien, car ces yeux électroniques ont besoin des yeux humains.
Avec un fonctionnement en 3x8 (pour une sécurité "permanente") et 4 fonctionnaires présents pour exploiter la totalité des caméras de manière optimale, nous aurions donc besoin de 12 personnes, a minima.
Si nous comptons 3 KE de salaires et charges par tête, nous avons 36 KE x 12 mois, soit un budget de 432 KE. Ajouté à la maintenance des caméras, nous avons un total annuel d'environ 500 KE.
La mise en place de la vidéo-sentinelle reste un choix politique. Ses conséquences financières seront - par exemple - à contre-balancer par la présence d'une partie des quelques dizaines d'animateurs dans les effectifs de la Mairie dont le chiffre impressionnant de 170 en laisse pantois plus d'un.
Ce choix ne pourra pas s'affanchir des moyens à donner - ou plutôt redonner - à nos Police Nationale et Gendarmerie. Car la vidéo-sentinnelle n'est qu'un outil d'accompagnement, pas de remplacement.
En effet, rien ne remplacera la présence sur le terrain, par des capacités de mobilisation rapide et en nombre des représentants de la force publique. Leur travail au quotidien mérite d'être salué car, outre sa difficulté, il est un des garants de notre République.