SAINT-LOUIS 2014
OUI MAIS DE POISSY
Une petite polémique est née au sein du Conseil Général lors du point de financement d'une partie de la future commémoration de la naissance de Louis IX, dit "Saint-Louis".
La subvention a finalement été votée, en complément de celle accordée par la ville de Poissy, votée à l'unanimité la veille au soir.
Le débat portait sur la qualité de la manifestation, considérée comme non-laïque, et qui donc, dans l'esprit de certains, ne devaient pas avoir de subvention publique, en tout cas pas celle pas celle du Conseil Général des Yvelines. La question plus générale qui est posée est de savoir où se trouve la limite, la ligne jaune à ne pas dépasser ?
Le passé de la ville de Poissy, ancienne ville royale, et l'histoire de France fait partie du patrimoine national et des Pisciacais en particulier, même s'ils ne sont que d'adoption. La collégiale est là et toujours là. Si lors de la révolution, la cathédrale n'avait pas été démontée pierre par pierre pour fournir les constructions alentours, Poissy serait un flambeau de la renaissance encore plus grand.
Une association locale s'est créée pour organiser cette commémoration historique et la mettre en valeur. Un patrimoine, cela s'entretient, cela se cultive dans les mémoires. Si en plus elle crée de l'animation et de l'attrait pour notre ville c'est tant mieux, et sans vouloir être mauvaise langue, elle en a bien besoin. Elle a donc la chance d'avoir une histoire riche qui lui permette d'en faire état. Le conseil municipal ne s'y est donc pas trompé en votant à l'unanimité.
Le Conseil Général, quant à lui, est aussi le promoteur du patrimoine départemental, partie entière de la culture française. S'offusquer du caractère religieux est une mauvaise manière de contester la subvention, à plusieurs titres : l'association qui s'occupe de l'organisation et de la mise en valeur de l'évènement n'est pas cultuelle, et tout sera accessible au grand public, avec un programme historique de remise en situation d'époque au plus grand bonheur des petits et des grands.
La vraie question aurait été de s'étonner du montant mis en jeu pour trois jours. Il est vrai que l'infrastructure à mettre en place, pour l'organisation, pour gérer la foule, pour la sécurité, est d'une incroyable lourdeur.
Autant on peut s'étonner du montant dépensé pour construire un skate-park (500.000 euros), autant on peu s'étonner du montant prévu pour les 800 ans de Saint-Louis : 700.000 euros ! Avec les faux frais (directs ou indirects), on arrivera probablement à 800.000 euros, soit 1.000 euros par an..., avec renflouement à venir du passif par la ville comme récemment pour l'animation de la boxe qui a dépassé son budget et ses moyens (30.000 euros votés le 27 septembre)...
Bref, 500 KE pour 15-20 ans et 700 KE pour trois jours... (*)
Tout coûte, et toujours trop cher, cependant il faut avoir à l'esprit que dès qu'il y a foule, les enjeux sont d'un autre ordre (sécurité, gestion des flux etc) comme c'est le cas dans le domaine culturel. Autant j'ai été de ceux qui ont dénoncé le coût exorbitant de réalisation du skate-park (tout en validant l'initiative de celle-ci), autant je serai de ceux qui pointeraient du doigt l'inaction culturelle pisciacais qui manquerait de thésauriser sur le mouvement qui est ainsi lancé par cette commémoration. Il faudra certes revoir le budget culturel de la ville, mais non sans l'intégrer dans une démarche de développement commercial et économique pour faire face aux zones bétonnées des alentours.
Saint-Louis 2014, essai à suivre et à transformer au-delà de la seule commémoration historique. J'appele de voeux à ce que la dynamique créée par l'association "Saint-Louis 2014" trouve un prolongement dans celui de la ville.
(*) à noter que 700 KE représente le "budget escompté", incluant notamment les sponsors privés. Toutefois les seules subventions publiques plafonnent à 375 KE en 2014, puisque celle du CG78 se répartit sur trois ans, dont seuls 100KE cette année.
L'objectif de 325 KE du privé sera-t-il atteint ? Si oui, tant mieux, sinon les animations tant sur les trois jours que celles prévues tout au long de l'année seraient d'une moindre ampleur. Et ce serait bien dommage.