En mai dernier, la Direction nationale de la CGT procédait à la désaffiliation de la section syndicale CGT de PSA Poissy. En clair, elle la sortait du syndicat.
A la source de cette décision, son activisme politique et surtout celui de son leader, Jean-Paul Mercier, en dénonçant « la prédominance d’un parti politique et l’absence de vie syndicale qui en découle ».
L’enjeu est de taille pour les 16 délégués syndicaux CGT qui ont été notifiés récemment par huissier de leur assignation devant le tribunal de Bobigny pour ne plus se revendiquer (en conséquence) de la CGT ou d’utiliser le logo sous peine de 1000 euros par infraction.
Outre le fait que cela ferait cher le tract estampillé du logo, ne plus être assimilé à un syndicat représentatif au niveau national ne leur permettra plus de se présenter au premier tour d’une élection professionnelle, à moins de trouver le label d’un autre syndicat représentatif.
Loin de vouloir nous immiscer dans les tambouilles internes, le combat syndical est et reste un combat.
Celui de la CGT semble s’orienter de plus en plus vers la préservation des entreprises pourvoyeuses d’emplois, à l’instar de la CFDT (et de la clarification de sa démarche il y a quelques années déjà l’ayant mené à une scission interne) qui l’a dépassé pour devenir le premier syndicat national.
Ainsi avec la baisse des emplois dits industriels en corrélation avec celle du poids de l’industrie dans le PIB national depuis 20 ans, on est en droit de penser que le réalisme économique devrait prévaloir.
Le sort des révolutionnaires politisés aux esprits restés aux temps des luttes (utiles et nécessaires) des années d’avant ou d’après guerre semble ainsi jeté : ils n’ont plus leur place dans la lutte de survie des outils industriels français face à ceux des pays à bas coûts (de main d’œuvre : Chine ou ex-pays de l’Est) qui leur ont taillé des croupières année après année.
La fusion PSA-Chrysler-Fiat n’y est sans doute pas étrangère avec le rééquilibrage décisionnel du futur des entités.
Les fermetures de site et les baisses importantes d’effectifs chez les constructeurs et les équipementiers en sont l’illustration, marquant le basculement des productions de beaucoup de nouveaux véhicules vers des contrées hors sol national.
Avec le basculement vers l’électrique, où le besoin de main d’œuvre est bien moindre que le thermique, l’enjeu est de conserver l’emploi automobile en France dans la perspective des 15-20 ans, dans un environnement propice et donc apaisé. La véritable révolution serait sans doute celle-là, aidant à une re-industrialisation plus marquée et effective et au plein-emploi ambitionné par le gouvernement.
A chacun d’y apporter sa contribution, CGT y compris. A Poissy comme ailleurs.