ROBESPIERRE
ECO-QUARTIER ?
La seconde réunion ouverte au public relative au projet d’aménagement pour l’éco-quartier Robespierre, anciennement ZAC Bongard, s’est tenue ce vendredi 29 avril.
Environ une cinquantaine de pisciacais ont fait le déplacement, sans compter les élus présents.
Présentée comme une réunion de concertation, appelons-la plutôt réunion d’information, tant le projet est encore « en amont » avec des choix à prendre et à venir.
Une histoire de proportion
Initialement prévu pour 1500 logements, l’EPFY - Etablissement Public Foncier des Yvelines – demande de passer à 2000 (au minimum) afin de mieux lisser la répercution du coût de la dépollution des sols qui est à sa charge et qui doit être en mesure d’impacter raisonnablement les frais dépensés sur le prix de vente des terrains au promoteur. Faute de quoi, la rentabilité du projet exigerait des prix de vente trop élevés pour les logements.
Avec la bonne règle de trois, nous avons donc un tiers de logements en plus, et non pas seulement +25%. Monsieur le Maire a décidemment des problèmes avec les chiffres et les mathématiques…
ECO : Nouvelle définition !
Tout d’abord, 2000 logements, c’est pas moins de 6000 habitants supplémentaires.
Pour les finances de la commune de Poissy, c’est une très bonne chose à terme ! Taxe d’habitation et taxe foncière ne seront pas de trop pour renflouer les caisses et subvenir aux dépenses de fonctionnement de la ville. Le budget 2011 en prévoyant 9 millions de plus par rapport au réel 2010, gageons qu’il est possible d’y arriver en l’espace de trois ans, comme sur la période 2008-2010.
Par voie de conséquence, la sur-densification urbaine appelle à revoir la hauteur des bâtis de R+4 à R+5 voire R+6 si le nombre de bâtiments n’était pas à la hausse lui aussi.
L’éco-quartier reçoit donc une nouvelle définition : ECO = ECO-nomique
Vous pensiez ECO-logique ? Mais en dehors de la présentation et des aspirations à la « traversée douce » (entendez « avec une peu de verdure »), la réalité se profile telle qu’elle est ou qu’elle va être.
Sur-densification et écologie ne fait pas peur à Vivre Sa Ville, association écologiste pisciacaise dont l’ex-président est adjoint au Maire, en charge de l’urbanisme. Un des nombreux membres présents a même indiqué qu’ils étaient « tout à fait d’accord ».
On sera finalement en hauteur comme dans une maison dans les arbres, mais sans les arbres…
Mais puisqu’on vous dit qu’ECO veut dire ECO-NOMIQUE, plus ECO-LOGIQUE, il n’y a aucune contradiction.
La belle idée d’un éco-quartier où les modes de déplacement doux supplantent la voiture occultent naïvement les difficultés déjà actuelles de circulation mais aussi celles à venir en particulier au rond point du Bd de l’Europe qui deviendra un point névralgique du flux de transport pisciacais.
Obtenir le label eco-quartier en reprennant le scénario du « quartier sans voiture », avec sa trame verte, sera probablement un enjeu plus facile à atteindre qu’à pouvoir y accéder avec 4 roues.
De plus, le quartier accueillera la base du chantier EOLE le temps des travaux débutant en 2014, jusqu’en 2018. Le quartier sera partiellement réalisé pendant plusieurs années. Mais cela laissera probablement le temps à l’EPFY d’acquérir les 95% de terrains utiles au projet.
Le Maire a même évoqué l’idée de transformer les anciens « quais Talbot » à proximité en gare pour aider les futurs habitants à prendre le RER, mais chacun sait que toute gare est un aimant à l’intensification du trafic routier local, pour lequel l’inexistence d’un parking digne de ce nom ferait du stationnement du quartier une galère sans nom.
Le point positif est l’intégration d’un groupe scolaire en liaison avec le quartier de Noailles.
Avec la crèche et la garderie qui seraient installées rue Gallieni, à la place de l’ancienne Poste, ce serait parfait !
L’équipe municipale n’a pas manqué de souligner que « la réflexion se poursuivait ». J’en ai donc profité pour indiquer de penser à installer les prises (électriques) pour les futures voitures « propres » (on parle au niveau sonore, pas au niveau des batteries ou de l’électricité à produire, avec ou sans nucléaire).
La crainte est qu’entre les différents scénarios présentés, le choix soit déjà fait, et que la concertation des pisciacais se limiterait au choix de la couleur des peintures.
Mais le rose est tellement plus « chou »…