Saut de Labarrière
La réunion publique du 6 octobre a permis de lever le voile sur le projet de constructions sociales (encore, pourrait-on dire) rue du Docteur Labarrière.
Il faut reconnaître honnêtement que les constructions actuelles datent des années d'après-guerre et avaient été des solutions rapides aux besoins de logement dans les années 1950 à Poissy, à un endroit où il n'y avait encore que de grands champs, comme l'atteste le nom de la rue adjacente.
Au fur et à mesure du départ ou du décès des locataires, ces maisons ont été condamnées ou purement et simplement rasées. Se posaient les questions habituelles de mise aux normes, d'entretien aux frais des contribuables pisciacais puisqu'elles appartiennent à la ville.
En toute logique, elles ne pouvaient rester en l'état.
Aujourd'hui, seules 9 d'entre elles sont encore habitées, souvent par des personnes âgées qui la plupart n'ont pas de véhicules, le détail a son importance, nous le verrons plus loin.
Le projet a bien été présenté par l'architecte retenu pour l'opération par DOMNIS, anciennement "FOYER POUR TOUS".
La technologie retenue est la structure bois, avec une construction de type HQE (Haute Qualité Environnementale) et BBC (Bâtiment Basse Consommation), ce qui est une très bonne chose.
On pourrait discuter longtemps sur le style et la physionomie des maisons, cela relève du goût et des couleurs de chacun. Les 32 futures habitations se veulent "qualitatives" et accessibles financièrement, avec une opération à tiroir avec les habitants actuels afin qu'ils n'aient qu'une seule et unique opération des déménagement à effectuer.
L'accompagnement de DOMNIS et du CCAS pour la réalisation des dossiers de réinstallation ne gâte rien, bien au contraire.
Toutefois, une problématique doit impérativement être prise en compte : celle du parking des véhicules.
La réponse donnée est que chaque appartement disposera d'une place de parking.
Certes, c'est bien, mais certainement pas suffisant car comme je l'ai fait remarquer, la vie "moderne" amène les familles à devoir avoir plus d'un véhicule à disposition.
Bien entendu, il s'agit de développer l'usage des vélos et autres chaussures de marche, comme dans certaines villes, au passage d'une autre taille que celle de Poissy.
Mais la réalité va rattraper les beaux discours entendus ce soir-là, à savoir qu'une place de parking serait largement suffisante puisque les locataires qui n'auront pas de voiture pourront réattribuer leur place à d'autres locataires. Ce qui n'a pas manqué de me faire plus que sourire sur l'instant quand l'architecte essayait d'insister sur le côté normatif d'une place par logement, s'obérant de la réalité ou plutôt de sa potentialité.
La ré-attribution de places, pourquoi pas, mais - pour exemple - s'il n'y avait qu'un tiers de véhicules de plus (soit 10 au total sur les 32 logements), ce qui représenterait un sacré saut numérique, qu'en adviendrait-il dans cette rue déjà saturée par les (2èmes) voitures des habitants de la résidence toute proche et de ceux de la rue en question ?
Vous y ajoutez quelques voitures-ventouse et celles des professeurs de Jean-Jaurès à deux pas ou encore celles des personnes qui vont se balader dans la forêt toute proche, et voilà réunis les ingrédients d'un cocktail explosif (à terme).
Comme à La Bruyère...
Et je ne parle même pas de la période de travaux qui va probablement s'étaler sur 3 ans, avec toutes ses péripéties et aléas.
L'argument mis en avant sur le progrès et la qualité de vie des habitations ne serait rien sans celui de la qualité des éléments périphériques. Le parking des véhicules en fait partie.
Sur le principe, il faut que l'opération soit "gagnant-gagnant", tous habitants confondus, actuels et futurs.
J'espère que tout le monde en aura pris conscience, Maire y compris.
Ce dernier a annoncé de vive voix que les habitants de La Coudraie ne seraient pas re-localisés ici. Notre Adjoint au Maire, M.Bouznada, habitant ce quartier, aurait pu demander "pourquoi ?" s'il avait été là. Aurait-il commencé à monter sur ses grands chevaux, comme il l'a fait lors du conseil municipal du 30 septembre dernier où je n'avais que posé la question de l'articulation de ce projet "qualitatif" et celui de La Coudraie ? A-t-il bien compris que ses voisins ne pourraient PAS en bénéficier si l'on retenait l'affirmation de notre premier édile ?
Toutefois, pour le rassurer, et à bien écouter les propos du responsable de DOMNIS présent ce soir-là, leur future commission d'attribution des logements ne pourra pas garantir les propos du Maire, ni dans son sens ni dans le sens contraire.
A moins que les critères d'attribution ne fassent que pure figuration, ce que je n'oserai croire...
D'ailleurs, une fois négociée, il sera utile de connaître la part de logements réservés au choix de la mairie de Poissy. Et surtout ses critères ou conditions qui vont permettre de trouver les bénéficiaires parmi les quelques 1000 dossiers d'attente de logement à Poissy.
Affaire à suivre !