Un Gallieni averti
en vaut deux
Ce soir, jeudi 20 mai 2010 a eu lieu un grand exercice de style "participatif" de notre Maire lors de la réunion "Gallieni" à la salle Robespierre.
Enfin qui se voulait être comme tel car certaines affirmations de notre Maire n'y aident pas toujours.
Par exemple quand il affirme que l'assemblée présente n'est pas en majorité de son bord politique alors que les habitants du quartier étaient venus écouter leur Maire, tout simplement, comme mon voisin de devant qui a fait une intervention fort juste sur le principe de démocratie participative.
Ce ne doit pas être la présence de quelques opposants avérés qui permettaient de confirmer le point de vue du Maire.
Par exemple quand il dit à l'assemblée présente : "que vous le vouliez ou non, ce projet se fera", il est difficile à certains de garder leur calme, déjà qu'il y en avaient deux qui étaient venus semble-t-il assez énervés et sont repartis encore plus énervés après que le Maire ait affirmé que la décision était prise.
Après ce départ, le débat a gagné en sérénité et en écoute, en tout cas dans la salle.
Mais que dire de ce projet, si ce n'est qu'il ne correspond pas du tout aux attentes des habitants. D'ailleurs le présentateur bénévole n'a même pas eu l'occasion d'aller jusqu'au bout de sa présentation, qui n'était de toute façon que partielle puisqu'il le projet ne serait d'après lui qu'au niveau de l'étude.
Il est vrai que les échanges ayant été nombreux et riches, l'heure a tourné sans que l'on s'en rende compte.
L'inquiétude est grande et je dirais qu'elle a encore grandi, principalement pour deux raisons, selon moi :
- la définition de la cible des personnes n'est pas vraiment établie : le type de population évoqué est finalement assez large et flou, car tantôt on parlait de jeunes travailleurs, tantôt de mères de famille, tantôt d'étudiants, tantôt de jeunes "en situation de précarité".
Je n'ai pas manqué de demander quels étaient les critères de sélection pour l'attribution du "logement" (rappelons que je le demande pour l'attribution des logements appartenant à la ville lors de conseils municipaux, sans réponse claire et précise du Maire, si ce n'est que "c'est ma décision").
- la mèche semble avoir été vendue par l'intervenant puisqu'en évoquant la possibilité de financement de 4 animateurs pour 100 logements (en y associant l'autre projet de de résidence 50 logements sociaux prévu boulevard Devaux), l'orientation retenue implicitement serait le logement social de jeunes en difficulté, seul à même de pouvoir obtenir le financement des postes créés.
Peut-être que notre Maire aurait dû mieux expliquer le concept de "parcours résidentiel" des jeunes, terme qui fait référence à un process peut-être connu, mais pas du grand public.
L'hermétisme des mots semble avoir rejoint celui de la pensée...
Sans oublier la problématique du coût aux pisciacais, pour laquelle la réponse n'était pas vraiment précise, si ce n'est qu'il y avait foultitude de subventions, à chercher à ce stade du projet, auprès de l'Etat, de Conseil Général, voire de la CAF etc.
Il y a cependant une incertitude de taille qui est la place laissée aux financeurs pour "contingenter" (=réserver) les places. Si cette hypothèse se confirmait, la gestion de l'association qui serait créée pour la circonstance serait quelque peu orientée, même si le financeur ne ferait que "proposer".
Reste la "turn-over" ou le taux de remplacement, dont le temps moyen d'occupation aurait tendance à augmenter, crise oblige.
Reste la question - toujours ouverte - des besoins réels des habitants.
Ainsi, la demande exprimée ce soir pour la création d'une crèche - même si elle est bien ciblé - n'a malheureusement que peu de chances d'aboutir, disons même aucune. Mieux vaut ne pas leur donner de faux espoirs, alors qu'il serait bienvenu et en plus facilement réalisable la transformation de cette Poste récemment désaffectée.
Un Gallieni averti en vaut deux.