RYTHMES SCOLAIRES, LE MAIRE SE PRONONCERA FIN MARS
La réunion de conseil municipal de ce mercredi 27 février a été plus animée à la fin qu'au début.
En effet, le "débat d'orientation budgétaire" n'a fait l'objet que de courtes escarmouches de l'opposition. La délibération sur la validation du périmètre de l'intercommunalité un peu plus.
Ce n'est qu'à la fin que le débat a été plus vif, sur le sujet des rythmes scolaires. Notre premier édile affirme que la concertation a débuté en octobre et que des réponses ont "déjà été données" aux parents. A certains peut-être mais pas à tous.
Si l'on partage la volonté de "mettre l'enfant au coeur", en place centrale, on ne peut suivre pleinement monsieur le maire sur son affirmation que peu importe si les parents tiennent "à leur confort". Je n'ai pu m'empêcher de répondre qu'un enfant a tout de même besoin de parents pour grandir, et il ne s'agit pas de compliquer encore plus la vie de ces derniers sachant qu'elle l'est parfois suffisamment comme cela. Ce ne sont pas ceux à qui la mairie a refusé la dérogation d'inscription à l'école qui diront le contraire.
Il y a toutefois le problème de fond qui reste à traiter, tant de l'organisation parentale que du coût engendré par cette évolution. C'est bien un problème de fond et non de simple forme.
Si nous pouvons tout à fait être d'accord sur le principe que la réforme est l'occasion donnée de revoir plus profondément le fonctionnement global autour de l'enfant, encore faut-il avoir la volonté de partager la globalité des aspects à traiter. Et le montrer.
En ricochet, il est ainsi question de l'impact (sur) voire du devenir des associations ou établissements qui dispensent les activités sportives et culturelles, dont l'équilibre de fonctionnement est bien huilé, à commencer par le conservatoire de musique, mais aussi de la présence des animateurs jeunesse, de leur statut entre autres.
L'équation n'est pas facile ni évidente à résoudre. Beaucoup de municipalités, toutes couleurs confondues, ont décidés de reporter à 2014. Certaines ont décider d'appliquer dès 2013, comme Saint-Germain-en-Laye et Chambourcy. Tout dépend en fait de l'état d'avancement des travaux ou réflexions qui ont pu être menés dès l'annonce de la réforme. Mais comme à Poissy, la grande problématique reste la communication et somme toute la transparence, en terme de faiblesse voire de manque, il est légitime que l'inquiétude prédomine à l'heure actuelle.
L'annonce faite en séance ce mercredi soir par le maire de Poissy qu'il prendra sa décision à la fin mars, soit dans un mois à peine, n'est pas pour rassurer, tout comme son affirmation que "cela ne coûtera pas forcément très cher"... j'ai déjà entendu cela et le résultat était aussi dérivant que l'affirmation était peu précise...
Tout changement en vue génère de la résistance, la fameuse "résistance au changement", ce d'autant plus qu'aucune perspective concrète n'est proposée en contrepartie. Le courage politique n'exclut pas la pédagogie, que ce soit pour un ministre comme pour un maire, ce même si le premier a "refilé le bébé" au second...
Il est urgent que le maire de Poissy informe les parents d'élèves par lettre circulaire de la démarche entreprise, avec - autant que possible - les tenants et aboutissants, les avantages et les inconvénients de chaque option, pour ainsi lancer réellement le débat. Sans oublier d'afficher le résultat du sondage effectué auprès de ces mêmes parents d'élèves fin janvier. Il serait même de bon ton de les publier rapidement sur le site web de la ville pour tenir au courant l'ensemble des administrés.
"Administrés" est le bon mot à employer, car les parents ne sont pas les seuls concernés ; il y a les grands-parents souvent, les responsables d'associations, voire des commerçants et j'en passe. Toute personne susceptible d'être concernée de près ou de loin par cette réforme doit être mise dans la boucle d'information.
Car, in fine, l'enjeu est bien là : l'information doit irriguer la ville sur ce sujet, qui aurait dû être traité comme une véritable "mobilisation générale". A défaut, il ne faut donc pas s'étonner que des parents réagissent, par insuffisance d'information donnée, avec la crainte d'être mis devant le fait accompli. Ce ne serait pas la première fois à Poissy, et de devoir "se démerder" ensuite.
L'argument avancé par monsieur le maire de vouloir politiser le sujet n'est que trop facilement avancé pour couvrir ses propres failles ou manquements. Devant l'incertitude de ce qui nous attend et l'impréparation des changements d'organisation induits, la sagesse voudrait que la mise en place à Poissy de la réforme des rythmes scolaires soit repoussée à la rentrée 2014.
Donnons donc du temps au temps pour tout mettre à plat, sans précipitation. Des ajustements peuvent toujours avoir lieu car rien n'est parfait du premier coup. Mais, de grâce, s'agissant de nos enfants, ne jouons pas aux apprentis-sorciers et évitons les conséquences désastreuses, même si ce n'était que pour une petite minorité qui ne serait découverte que sur le tard, trop tard... Ma crainte est qu'il y ait multitude de minorités.
La force de la République est avant tout de protéger chacun de nos concitoyens, dans sa particularité. Dans le cas présent, chaque situation devra être prise en compte, sans qu'il soit question de faire jouer le prétexte de l'égalité républicaine pour mieux instaurer une chape contraignante et oppressante, sans intelligence ni reconnaissance de la réalité humaine de la condition parentale (cf les dérogations scolaires en 2010).
Soyons d'autant plus nombreux à signer la pétition pour le report.
Elle est disponible ICI.
Daniel DEBUS - conseiller municipal de Poissy