Gens du voyage, Poissy ne donne pas le bon exemple
Les mesures à l'égard des Roms, annoncées par le gouvernement suite à la réunion de mercredi 28 juillet, n'apportent guère de nouveauté, selon les associations : Démantèlements de camps, expulsions et coopération policière sont déjà une réalité.
Le gouvernement va également "poursuivre la politique de développement des aires d'accueil" des populations nomades, a promis Brice Hortefeux, le Ministre de l'Intérieur. Une mesure qui concerne donc les gens du voyage et non les Roms.
Car il faut noter que seules 42 % des communes de plus de 5 000 habitants respectent l'obligation de disposer d'aires d'accueil pour les gens du voyage.
Poissy ne figure pas parmi ces 42%. Pourquoi ?
Il faut remonter à Juin 2008, soit maintenant déjà deux ans. Le constat est que le dossier "coince".
Il "coince" déjà pour ce qui concerne l'emplacement qui a été "choisi" pour son implantation, en fait sans choix, puisque imposé par les circonstances et le besoin de subvention, ou plutôt le risque de la perdre.
J'avais contesté sa localisation, puisque placée entre RD113 (ex-N13) et A14 (voir mon intervention dans l'extrait de PV en fin d'article). La Préfecture semble-t-il aussi, officieusement tout au moins.
Mais deux ans plus tard, rien n'a avancé. La dérogation de deux ans mentionnée en Conseil Municipal du 24 juin 2008 est - elle aussi - dépassée.
Le risque de se voir imposer la "solution" par la Préfecture ne va donc pas manquer de revenir au devant de la scène, telle une épée de Damoclès.
Il "coince", semble-t-il, pour ce qui concerne la subvention, qui n'aurait pas encore été demandée faute de la remise d'un dossier complet et finalisé, sauf erreur de ma part.
Force est donc de constater que Poissy ne donne pas le bon exemple.
Pendant ce temps, les camps sauvages prolifèrent, notamment à Chambourcy et à Orgeval, comme vu à plusieurs reprises depuis début 2010.
Faudra-t-il qu'un camp s'installe sur la place de la République, en face de la Mairie de Poissy, pour que le dossier progresse enfin ?
-------------------extrait du PV du CM du 24 juin 2008--------------------------
Point 34°/ ENGAGEMENT DE LA VILLE DE POISSY POUR LA REALISATION D’UNE
AIRE D’ACCUEIL INTERCOMMUNALE DES GENS DU VOYAGE
Le Maire donne la parole à M. DEBUS :
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, sans remettre en cause la nécessité
de réaliser cette aire d’accueil, c’est sa localisation qui me fait intervenir ce jour. En effet,
l’emplacement prévu est situé entre l’ancienne RN 13, la RD 113, et en tout cas aussi la
proximité de l’A 14. Ce n’est humainement pas convenable. C’est même pour moi une certaine
honte et le mot n’est certainement pas assez fort pour dénoncer effectivement ce projet de
localisation, que de vouloir le localiser à cet endroit car la proximité des voies de trafic
automobile intense et qui va encore s’intensifier par le prochain doublement de la RN 13 est tout
simplement inacceptable, d’autant plus si la volonté était de vouloir mieux les accueillir (et pour
eux-mêmes de se sentir mieux accueillis). Je ne pense pas que ce soit tout à fait la bonne chose à
faire. De ce fait, si cette localisation était maintenue, je ne pourrais que voter contre cette
résolution en l’état.
Le Maire donne la parole à M. HEDRICH :
Nous avons là aussi hérité de la localisation de l’aire des gens du voyage. Ce n’était bien
évidemment pas notre choix mais nous étions dans l’obligation de le faire dans le cadre du plan
départemental des aires des gens du voyage car le délai était dépassé. Nous avons même dû
demander une dérogation pour deux ans. La préfecture pouvait se substituer à la mairie, à la
municipalité, en cas de non respect du délai et il n’aurait pas été versé de subvention. Ce n’est
effectivement pas merveilleux mais nous y avons été contraints.
Cette délibération est approuvée à la majorité des présents, moins une voix contre : M.DEBUS