CARTE TEMPO et revitalisation
Une dynamique avortée
L’article sur le PDU du 08 novembre a généré une réaction assez vive. La voici.
Les constats faits en janvier 2010 dans l’étude pour le développement du commerce et de l'artisanat laissent pantois (visible à cette adresse http://www.commerces-poissy.com/Etudes_sur_le_commerce_de_Poissy_Fev_2010-1-.pdf ) :
Carte TEMPO : Outil collectif de fidélisation de la clientèle
Elle a été créée en 2001 par l’UCAP en partenariat avec la Ville. Dans le même temps, six autres cartes étaient lancées dans les Yvelines, à l’heure actuelle seule celle de Poissy est encore en fonctionnement. Plus pour longtemps…
« • Un nombre d’adhérents qui a relativement peu évolué depuis son lancement : 35
aujourd’hui contre 20 au démarrage.
• Toutefois, dans une perspective de relance de la carte et de renforcement des synergies, l’outil doit se développer dans le courant de l’année 2010 à une dizaine de commerçants de la halle couverte. Il s’agit d’une collaboration innovante qui permettra de capter une clientèle plus large étant donné la notoriété du marché.
• Une carte bénéficiant d’une bonne renommée mais qui pourrait être renforcée : 26 % des ménages interrogés connaissent la carte TEMPO. Toutefois, 42 % d’entre eux ne l’utilisent pas et 30 % l’utilisent à la fois pour faire leurs achats et payer leur stationnement (horodateurs). A noter que 10 % s’en servent comme une carte de paiement du stationnement de centre-ville.
Environnement urbain
• Près des 3/4 des ménages interrogés s’expriment favorablement sur la circulation des piétons et les espaces publics.
• Les principales insatisfactions, tant du point de vue de la clientèle que des commerçants, concernent le stationnement et la circulation automobile perçus comme difficiles dans le centre-ville de Poissy (ville dédiée à l’automobile où la circulation y est dense ce
qui freine les consommateurs).
• Des commerçants globalement insatisfaits du système et de la gestion des livraisons en centre-ville. L’insatisfaction est marquée pour les commerçants implantés le long de l’Avenue du Cep et à l’inverse peu élevée pour ceux implantés rue du Général de Gaulle.
• Par ailleurs, près d’un tiers des professionnels est insatisfait de la signalétique commerciale jugée insuffisante en centre-ville. »
Le taux d’insatisfaction de la Circulation automobile est respectivement de 54% pour la clientèle et de 51% pour les commerçants.
Pour le Stationnement ces taux passent à 62% et à 77% !
Et on ne peut qu’être plus perplexe à la lecture de la page 57 (sur 58) qui indique la délimitation des « séquences Commerciales » (délimitation des périmètres de préemption en centre-ville)
« Le périmètre est la résultante des menaces identifiées sur chaque séquence. Autrement dit lorsque la situation actuelle s’éloigne des objectifs de diversité, commercialité et d’attractivité
visés.
Les périmètres définis permettent de :
* Répondre aux besoins des consommateurs en assurant :
-la couverture des besoins quotidiens (alimentation, presse, tabac…) sur l’ensemble des espaces marchands => attractivité locale
-la couverture des besoins quotidiens et occasionnels sur les emplacements 1 et 2
-la couverture des besoins d’une clientèle de passage sur le secteur de la gare (commerces alimentaires, cafés, restaurants, points chauds, services )
* Assurer une attractivité locale et extralocale du centre-ville pisciacais »
J’ai beaucoup de mal à comprendre en quoi la définition d’un « périmètre » peut assurer une attractivité locale et extralocale. Cette étude est digne des meilleurs énarques ou assimilés, les propositions sont minces ou inextantes.
Sans une nouvelle offre combinée de stationnement et d’offres commerciales et culturelles diversifiées, l’attractivité n’est que pure illusion. Cette illusion est renforcée par les projets commerciaux de nos « camarades » de Chambourcy et d’Orgeval qui comptent développer assez largement leurs surfaces, commerciales et de parkings, pour donner un réel attrait aux consommateurs. Carrefour l’a bien compris et son agrandissement actuel est en passe de « terminer le boulot » pour donner un ultime coup de boutoir aux petits commerces qui n’ont plus beaucoup de moyens pour lutter.
Tant qu’un véritable projet de « cœur de ville » ne sera pas mis en place, il sera difficile à nos commerçants de résister à cette concurrence « extralocale ».
La perte de la carte TEMPO ne va bien entendu pas améliorer les conditions de réussite de la revitalisation pourtant indispensable.
Pour faire écho aux « quartiers libres » organisés en juin, l’orientation semble être donnée aux « commerces libres », libres d’occupation…