PSA AULNAY,
POISSY BASE ANTICIPEE DE REPLI
Quelle offre de logements ?
Depuis plusieurs jours, il y a environ 150 à 200 personnes qui bloquent la production du site PSA d’Aulnay-sous-bois. Il ne sort que quelques dizaines de voitures par jour de l'usine, alors qu'elle peut en produire jusqu'à 700.
Trois syndicats (CFTC, FO et CFE-CGC) inquiets du climat de violence, ont demandé des mobilités temporaires pour des employés. En effet, le site dont la fermeture est prévue en 2014, est la cible d'actes de violence, de pressions et de dégradations de la part de certains syndicalistes.
Les conditions de travail à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois sont telles que certains de ses employés veulent être reclassés plus vite que prévu sur le site de Poissy. Le sujet sera abordé d’ici une semaine, lors de la réunion extraordinaire du Comité Central d’Entreprise (CCE) qui se déroulera le 15 février prochain.
Gros souci en perspective : le logement. La restructuration lancée par PSA prévoit un transfert d’environ 1.500 employés d'Aulnay vers Poissy. Ce sont également 1.500 familles qu’il va falloir déplacer et loger pour certaines. Une grande partie des syndicats qui étaient opposés jusqu'à présent à des mutations anticipées, ont modifié leur point de vue. Climat dans l'usine d’Aulnay oblige, mais bon sens pratique aidant.
Fermeture anticipée ?
Selon le journal « Les Echos », la ligne de production pisciacaise de la C3 et de la DS3 va accueillir une équipe de nuit à partir de mi-février, « ce qui devrait porter la capacité de production à 735 véhicules par jour ». Cette capacité serait largement suffisante au regard de l’hypothèse de ventes stables pour la C3 en 2013. D’où la question de l’impact réel de la grève en cours à Aulnay. La situation prêterait plutôt à fermer le site plus rapidement que prévu, ce qui limiterait les pertes de PSA plus rapidement également.
Gageons sur un PSE exemplaire, le « hic » sera la revitalisation réelle du bassin d’emploi qui aura reçu un sacré coup avec la moitié des effectifs actuels qui devront se reclasser en dehors du groupe PSA. Plusieurs initiatives sont en cours de la part de la SNCF, La Poste et d’autres, mais dans l’immédiat, elles ne pourront pas absorber la totalité des (futurs) licenciés.
Capacité de logement en question
Le sujet a été abordé récemment par une commission départementale à laquelle était associée PSA, en l’absence remarquée du premier édile de Poissy ou d’un quelconque représentant du groupe majoritaire PS, sauf erreur. Un problème de calendrier probablement, comme des priorités.
S’il faut saluer ce début de mobilisation, la question majeure est celle de la capacité locale de logement. « Local » s’entend à la zone de 20 à 30 kilomètres à la ronde, hors Paris dont les prix du logement sont inaccessibles à la grande majorité de la Catégorie Socio-Professionnelle (CSP) concernée.
Coup d'accélérateur à donner !
Pour le moment, la forte demande en vue par rapport à l’offre de logements disponibles n’aura pour effet que d’augmenter encore le prix du mètre carré pisciacais. Ce prix « plus cher » du mètre carré permettra peut-être de couvrir les coûts des opérations municipales immobilières « en cours » ? Et de les accélérer, comme pour l’ex-ZAC Bongard, rebaptisée nouveau quartier « Eoles », en mal de réalisation depuis 2008. Sans compter les Terrasses de Poncy et autres projets comme La Coudraie dont les épisodes se suivent sans avancée notable.
De là à dire que c’était voulu pour anticiper le transfert de PSA, et rendre les logements disponibles en 2014, il n’y aurait qu’un pas…mais il faudrait mettre les bouchées doubles pour acquérir les terrains et y construire les bâtiments.
Si le projet pouvait enfin avancer de manière aussi véloce que le nouveau véhicule de fonction du premier édile de la ville, ce serait Byzance… pardon, Poissy…