CLSPD : CQFD ?!
Après les violences et dégradations qui ont eu lieu à la supérette Casino du quartier Noailles ce vendredi 15 octobre par une (grande) bande de jeunes casseurs, issus du lycée Adrienne Bolland, plusieurs interrogations sont à l'ordre du jour :
- comment se fait-il que le système de vidéosurveillance ait été laissé à l'abandon dans le lycée pourtant connu pour ses bagarres à répétition entre élèves dans son enceinte ? Prôner la sécurité c'est bien, la réaliser, ce serait mieux !
- comment se fait-il que les Pouvoirs Publics soient restés inertes aux sollicitations et aux remontées d'informations du proviseur ? Le statu quo n'est pas une politique acceptable !
- comment se fait-il qu'il n'y ait plus eu aucune exclusion du lycée depuis des lustres, contrairement au collège ? C'est anormal ! Puisque tout est permis, continuez donc ainsi !
- comment croire qu'avec une telle réputation grandissante, les jeunes issus de ce lycée puissent trouver facilement du travail à la sortie de leurs études ? Je leur souhaite bonne chance !
- comment croire que cet épisode n'ait aucun rapport avec l'engagement contre la réforme des retraites ? Quand on sème le trouble, on récolte la tempête ! Et le vent souffle fort dans toutes les directions !
- en dehors de la dénonciation des exactions, comment arriver à comprendre la réaction du maire de Poissy, Frédérik Bernard, relevée sur le site MEDIASEINE.FR : « Je dénonce fermement les dégradations et les agressions provoquées par les jeunes. A mon sens, cette réaction n’a absolument pas de rapport avec la grève des lycées face au projet de réforme des retraites. Il s’agit visiblement d’une manifestation organisée volontairement pour instaurer un climat de violence, et non d’un mouvement revendicatif qui trouverait ses racines dans une juste opposition au gouvernement.
Les lycéens pisciacais sont des futurs adultes déjà responsables, et je sais, pour avoir travaillé directement avec eux depuis le début de mon mandat, que leur éveil citoyen ne passe pas par ce type de pratiques. Nous devrons très rapidement renforcer encore le travail mené de concert, notamment dans le cadre du CLSPD (NDLR : Conseil local sécurité prévention de la délinquance), avec tous les partenaires qui interviennent dans le domaine de la sécurité et de la prévention de la délinquance. »
La démarche engagée par le CLSPD est sans doute utile, mais je doute qu'il permette de répondre avec satisfaction à l'objectif de réguler leur "éveil citoyen"... Sa pertinence n'est de loin pas démontrée et la volonté affichée de notre maire devra se traduire autrement que par des discours et des réunions.
Il lui faudra évidemment revoir sa position sur la vidéo-protection, mot de plus en plus galvaudé, dont l'expression même suscite des critiques. Alors appelons-là vidéo-sentinelle, car il faut s'inscrire dans la réalité du service rendu pour que sa mise en place puisse être comprise et acceptée par nos concitoyens.
En attendant une future grande réunion du CLSPD, à la suite de laquelle des plans d'actions concrets sont attendus, il va quand même falloir réparer et soigner les blessures.
Comment oublier aussi qu'il y a eu agressions physiques ? Le mot "violences" a la fâcheuse tendance à lisser la réalité.
Toutes mes pensées vont aux deux employés qui ont été durement molestés durant cette mâtinée du 15 octobre, qui leur restera en mémoire. Ils vont devoir se reconstruire et réussir à reprendre leur travail après ce qu'il leur est arrivé.